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Interviews crétines
18 novembre 2006

La bouteille : polémique mondiale

Tante Julia : Alors, Mr A., vous êtes l'exemple rutilant de l'entière profession journalistique et aussi médiatique internationale, depuis votre fulgurante ascencion dans la hiérarchie du mensuel "Femmes, poteries, tricot et macramé"... Hum... depuis quand fumez-vous des bouteilles d'eau ?

Mr A. : Depuis ma plus tendre enfance, c'est mon père qui m'y a initié. Le goût du plastique fumé fait voir de jolies couleurs d'ailleurs, c'est ce qui m'a tout naturellement porté vers ce grand journal qu'est aujourd'hui FPTM. Et dont je souhaite saluer au passage les nombreux lecteurs.

Tante Julia : Naturellement... Mais est-ce que le FPMT voit aujourd'hui d'un bon oeil vôtre, disons-le franchement, nous sommes tous les deux journalistes, nous utilisons les mots justes bien évidemment, vôtre dépendance face à la bouteille en plastique ?

Mr A. : Comprenez moi, cette bouteille n'est pas qu'une bouteille, c'est une véritable institution du quotidien. Non mais, je vous le demande, que ferions-nous sans la bouteille ? Pour ce qui est du magazine, je crois que cette pratique est plutôt bien acceptée. Mes collaborateurs apprécient parfois même d'y goûter, comme quoi, il n'y a pas que dans le milieu de la télé que l'on se drogue. Si vous me le permettez, je vous demanderais de m'excuser un instant. Je vais faire "pleurer le poireau" comme on dit à FMPT.

(Bruits fluviaux)

Tante Julia : J'entends bien Mr A.. Mais il me semble important de signaler le furieux impact que votre pratique a eu sur les lectrices de FPMT, principalement âgées entre 8 et 121 ans, et la récente ouverture des centres de désinbouteisoplatisctation, destinés à accueillir les nouvelles adeptes. De plus permettez-moi de rappeller que, les usines de recyclage ont dû, il y a 2 mois, licencier plus de 400 000 employés, faute de matière à recycler. Ne trouvez-vous pas que la bouteille va parfois trop loin ?

(Toussotements)

Monsieur A. : Ecoutez mademoiselle, vous semblez encore bien jeune, sachez dès maintenant que c'est le bouchon et non la bouteille qui va trop loin. Je ne dis pas ça pour vous critiquer, bien au contraire (Rire crétin) mais pour vous aider. Revenons-en à l'interview. Ces lectrices, voyez-vous, sont en pleine possession de leurs moyens, elles sont conscientes de leurs actes et je ne vois pas en quoi j'aurais pu les influencer de quelque manière que ce soit. Et pour ce qui est des usines, laissez moi rire, on n'entend qu'ça toute la journée, alors qu'il y'a bien plus grave, la crise des tailleurs de stylos bics par exemple, ou bien des testeurs de lingettes, les vrais problêmes sont là, voyez-vous. Je ne me laisserais pas embarquer dans cette pÔlémique absconse. Poursuivez je vous prie.

Tante Julia pleure.

Mr A. : Reprenez vous je vous prie, un peu de tenue, nous ne sommes pas en direct, mais quand même.

Tante Julia : Fort bien, je poursuis, justement nous ne sommes pas en direct, pleurer ou mourir ne sert donc à rien. Puisque vous semblez être plutôt tangeant en ce qui concerne les conséquences de la boutamania sur l'économie ou sur les jeunes pré/post-pubères délirantes et fanatiques qui vous imitent, abordons le sujet sensible. Mr A., le monde s'inquiète. Vous toussez.

Mr A. : C'est un fait, je tousse. Mais n'y voyez pas là une marque d'irrespect, mon petit. Ce n'est que l'apanage des grands hommes, l'abus de pouvoir fait tousser. (Se gausse en toussant)

Tante Julia : Je parlais, Monsieur, de l'effet que la bouteille a sur vôtre santé. Etant donné que la question vous concerne, vous aurez sûrement le vice de pousser la réponse à au moins deux phrases potables.

Tante Julia déboutonne son chemisier, et par ce même fait accélère son décolleté.

Mr A. : Potable, comme c'est cocasse et joliment employé. Je vous remercie pour cet intérêt flagrant que vous portez à ma santé, et ne vous dirais qu'une seule chose: la bouteille m'a sauvé la vie, ce ne sera que juste retour des choses si elle y met fin. C'est elle qui a permis de rendre vivable cet enfer qu'est notre société. Je remercie toutes les bouteilles, qu'elles soient striées ou lisses pour ce miracle du quotidien., Ha ha ha ! (S'étouffe et tousse en voyant le décolleté, puis se reprend) Voyez-vous, je suis un homme du monde, où ma bouteille passe, rien n'est plus comme avant (Se rapproche un peu avec un demi sourire) Voyez-vous ?

Mr A. se dit que la bougresse n'a pas froid aux yeux.

Tante Julia : Aïe si. Mais les dimensions boutelières sont peu accessibles à la gent féminine commune, pour insérer il faut viser haut, et surtout gros. Est-ce donc là l'idée que nous devons nous faire des lectrices du FPMT, des femmes hautes, grosses, ou encore dilatées et réceptives ?

Tante Julia reboutonne son chemisier, est une fille sérieuse, non mais oh !

Mr A. : Comme vous y allez mon petit, je ne pense pas que nos lectrices puissent se définir par des critères aussi physiques. Par contre, dilatées et réceptives, cela, oui c'est indéniable, notre dernier article sur les utilisations pratiques de la courgette en milieu urbain, fut un franc succès. Mais si cela peut vous rassurer, qu'importe la taille de la bouteille, ce qui compte c'est la manière de la fumer. Avec un peu d'audace, tout rentre ma chère, tout rentre. (A une discrète moue de déception quand "mon petit" se rajuste) Et pour ce qui est de l'audace vous savez, il en faut pour réussir, surtout dans un métier comme le notre.. Voyez-vous ?

Tante Julia : Hélas certains boutillophobes ne voient pas. La dimension de la bouteille reste un problème de consommation, et ceux qui y ont été confrontés ont du adapter le produit à leur capacité d'insertion, d'absorption. Ces "non-puristes", les inventeurs de la bouteille hachée, critiqués par les connaisseurs emplastiqués et les vieux gribous, sont-ils à votre avis de véritables profanes ? Est-ce un crime de trancher la bouteille ?

Mr A. : Je serais bref, trancher la bouteille est un acte hérétique.

Tante Julia : Votre vocabulaire relève de l'inquisiteur, non du journaliste.

Mr A. : Bien entendu, c'est pourquoi l'on ma surnommé maintes fois l'homme en noir du journalisme. En ce qui concerne les problèmes de consommation, c'est à l'utilisateur de s'adapteur, non à l'utilisé. Simple question de respect, voyez-vous ? Hacher, trancher, sont des actes d'une ignominie sans nom. Sans oublier le caractère phallique de la bouteille qui doit inspirer respect, déférence, et... vénération, si j'ose puis oser m'exprimer ainsi.

Tante Julia : Ainsi, c'est à l'utilisateur de modifier son anatomie, en allant jusqu'à hacher, trancher, les receptacles trop étroits ?

Mr A. : N'allons pas jusque là, mais il est toujours possible de trouver un compromis, de distendre, d'étirer sans pour autant atteindre le point de rupture. Si par malheur celui-ci est atteint, il ne faut s'en prendre qu'à soi même, pas à la bouteille, voyez-vous ? Maintenant, est-ce que vous me permettirez une question indiscrète, je suis curieux voyez-vous ?

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Commentaires
C
"Nous ne sommes pas en direct, pleurer ou mourir ne sert donc à rien."<br /> <br /> Bien visé. Même si l'apparence générale de l'interview est trop loufoque à mon goût, le fond est acerbe. J'attends de voir la suite.
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